— Oh, l'amour, tu sais... Le corps, l'amour, la mort, ces trois ne font qu'un. Car le corps, c'est la maladie et la volupté, et c'est lui qui fait la mort, oui, ils sont charnels tous deux, l'amour et la mort, et voilà leur terreur et leur grande magie! Mais la mort, tu com-prends, c'est d'une part une chose mal famée, impudente qui fait rougir de honte; et d'autre part c'est une puissance très solennelle et très majestueuse, — beaucoup plus haute que la vie riante gag-nant de la monnaie et farcissant sa panse, — beaucoup plus vénérable que le progrès qui bavarde par les temps, — parce qu'elle est l'histoire et la noblesse et la piété et l'étemel et le sacré qui nous fait tirer le chapeau et marcher sur la pointe des pieds... Or, de même, le corps, lui aussi, et l'amour du corps, sont une affaire indécente et fâcheuse, et le corps rougit et pâlit à sa surface par frayeur et honte de lui-même. Mais aussi il est une grande gloire adorable, image miraculeuse de la vie organique, sainte merveille de la forme et de la beauté, et l'amour pour lui, pour le corps humain, c'est de même un intérêt extrêmement humanitaire et une puissance plus éducative que toute la pédagogie du monde!.. Oh, enchantante beauté organique qui ne se compose ni de teinture à l'huile ni de pierre, mais de matière vivante et corruptible, pleine du secret fébrile de la vie et de la pourriture! Regarde la symétrie merveilleuse de l'édifice humain, les épaules et les hanches et les mamelons fleurissants de part et d'autre sur la poitrine, et les cotes arrangées par paires, et le nombril au milieu dans la mollesse du ventre, et le sexe obscur entre les cuisses! Regarde les omop-lates se remuer sous la peau soyeuse du dos, et l'échine qui descend vers la luxuriance double et fraîche des fesses, et les grandes branches des vases et des nerfs qui passent du tronc aux rameaux par les aisselles, et comme la structure des bras correspond à cel-le des jambes. Oh, les douces régions de la jointure intérieure du coude et du jarret avec leur abondance de délicatesses organiques sous leurs coussins de chair! Quelle fête immense de les caresser, ces endroits délicieux du corps humain! Fête à mourir sans plain-te après! Oui, mon dieu, laisse-moi sentir l'odeur de la peau de ta rotule, sous laquelle l'ingénieuse capsule articulaire secrète son huile glissante!
Laisse-moi toucher dévotement de ma bouche l'Arteria fe-moralis qui bat au front de ta cuisse et qui se divise plus bas en les deux arteres du tibia! Laisse-moi ressentir l'exhalation de tes pores et tâter ton duvet, image humaine d'eau et d'albumine, destinée pour l'anatomie du tombeau, et laisse-moi périr, mes lèvres aux tiennes![140]
Він розплющив очі тільки тоді, коли все це промовив; відкинувши голову, випроставши поперед себе руки, в яких тримав срібний олівець, він досі стояв на колінах, тремтів і здригався. Вона сказала:
— Tu es en effet un galant qui sait solliciter d'une manière profonde, à l'allemande [141].
І вона наділа на нього паперовий ковпак.
— Adieu, mon prince Camaval! Vous aurez une mauvaise ligne de fièvre ce soir, je vous le prédis[142].
Вона підхопилася з крісла, ковзаючою ходою попрямувала килимком до дверей, на порозі нерішуче зупинилася, напівобернувшись до нього, піднявши оголену руку та тримаючись за одвірок. Потім тихим голосом кинула через плече:
— N'oubliez pas de me rendre mon crayon[143]. І вийшла з кімнати.
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